Samedi dernier, de grave incendies se
sont déclarés au sud de l'Australie, à l'est de
Melbourne. Plusieurs villes sont en deuil, pour ses habitants, pour
ses maison. Kinglake a perdu plus de 50 % de son patrimoine
immobilier et pour l'instant, déplore une trentaine de morts !
Nous sommes en Tasmanie, une ile bien
au sud de Melbourne et y somme justement sur le départ pour
Melbourne pour continuer notre périple.
L'enfer vécu par de nombreuses
familles est un terrible début d'année 2009.
Les chiffres sont là. Sûrement
encore temporaires en terme de bilan. Plus de 181 morts, 796 maisons
détruites par les flammes. 350 000 ha partis en fumée.
Les articles se suivent, avec toutes
des histoires différentes mais une fin commune. Les trois
jeunes d'une vingtaine d'années qui se sont retrouvés
piégés par les flammes, leurs derniers mots, dits par
téléphone à certains de leurs proches furent :
"Love you". Ce père de famille revenu tenter de
sauver sa femme et son fils. Tous les trois périrent.
Cette jeune fille de 20 ans revenant
sur ce qu'il reste de la maison familiale, c'est à dire des
cendres. Ses deux parents en font partis. Elle était partie un
mois auparavant de la maison pour continuer ses études à
Sydney. Tout est partis en fumée, y compris tous ce qui aurait
pu être un simple souvenir de sa vie, de ses parents. Pas une
photo ne reste.
Les titres tragiques se succèdent
au fil des pages, au fil des portraits de personnes, familles,
couples qui sont passés de l'autre côté, par la
porte de l'enfer.
Nous avons pris connaissance de ces
incendies dramatiques par notre voisin de camping. L'ampleur des
dégâts nous est donné par les journaux télévisés.
Il ne s'agit pas d'un fait local, mais bien de nombreux feux qui se
sont déclarés au sud est de l'Australie. A moins de 50
km à l'est de Melbourne ou nous étions le mois dernier
pour passer le réveillon du jour de l'an, où de
nombreux Australiens s'étaient souhaités une excellente
année 2009. Et où nous retournons par l'avion qui
décollera dans quelques heures de Hobart, le temps d'une nuit
avant de continuer pour la Nouvelle Zélande.
Le journal comptabilise le nombre de
morts par ville. Kinglake, 35. Strathewen, 30. Maryville, 15. St
Andrews, 22. etc.
A l'heure où j'écris ces
lignes (mercredi 11 février), le feu est encore actif dans de
nombreuses villes. La canicule est à l'origine de ces
incendies. Le journal télévisé d'hier soir
informait d'une autre catastrophe naturelle, celle d'inondations dans
le nord de l'Australie. Quelle ironie, lorsque certains perdent le
contenu de leur maison par 2 mètres d'eau, certains auraient
accueillie cette flotte avec joie pour éteindre les flammes
qui ravagent leur maison.
Certains articles sont moins
dramatiques mais ne laissent pour autant pas la place à la
joie. Ce couple qui a survécu à l'incendie de leur
maison. Cette dernière n'aura pas la même destinée.
Une maison qu'il avait mis 28 ans à construire de ses mains
partie en un temps qui ne se compte pas avec la même échelle
de mesure.
Les portraits se succèdent.
Certains ont encore moins de chance que d'autres. D'autres, pas de
chance du tout.
Je tourne les pages du journal. Lorsque
ce ne sont pas des ruines de ce qu'étaient des maisons, ce
sont des carcasses de voiture, accidentées et brulées
qui illustrent les articles. Certaines ne devaient peut-être
pas être vides.
Une solidarité nationale s'est
mise en place très rapidement. Les hommes au premier plan, les
"firefighters" (pompiers) tentent d'éteindre le feu,
les feux. Et ce sont des gens comme les autres, qui habitent ici, là
où le feu sévit. Ils tentent de sauver la maison de
leurs voisins, la leur a maintenant brulée depuis plusieurs
heures.
Hier matin, nous discutions avec un
couple de campeurs venu en Tasmanie pour une semaine de vacances.
Nous apprenons qu'ils viennent de l'Etat du Victoria où les
incendies ont justement eu lieu. Leur maison est sauve. Tous leurs
amis sont debout. Il n'est pas forcément de même pour
leur maison. Un ingénieur à peine à la retraite
voit ainsi la maison qu'il a bâti ainsi que l'objet de son
loisir, encore en cours de construction, un avion, partir en fumée.
Nous sommes si loin géographiquement
lorsque nous sommes en France. Des horreurs qui arrivent à
travers le monde, on en entend parler tous les jours à la
télé, on en lit des récits tous les jours dans
les journaux. Ça ne nous touche d'ailleurs presque plus,
puisque quotidien. Si nous devions d'ailleurs compatir à
toutes les histoires dramatiques qui touchent malheureusement le
monde, nous ne viverions plus. Mais là, nous y sommes. Nous
passons nos vacances dans ce pays touché de plein fouet par
ces incidents dramatiques. Surement que de nombreuses personnes
croisées de loin ou de près lors du réveillon du
31 décembre dernier, sur la pelouse arborant des activités
familiales pour cette fête de fin d'année, venaient de
ces villes touchées par ces feux ravageurs. Peut-être
que certains ont perdu leur maison. Peut être que certains ne
sont plus.
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