Cent mille bornes de Vincent Sauvage

Écrit par Cyril   
16-04-2008
 

3 heures de transport par jour, ça laisse le temps de lire le journal, mais aussi des livres, essentiellement des carnets de voyage qui nous transportent non pas à notre boulot, mais déjà dans notre périple autour du monde. L'arrivée à "Bibliothèque François Mitterrand" n'en est que plus rude, les yeux d'abord, découvrent le satané panneau indiquant le nom de la gare, puis l'esprit qui, d'un pas, voit se transformer l'horizon infini du désert du Salar (Bolivie) en une agora de costards cravates se bousculant pour savoir qui sera le premier à passer le tourniquet.

Ma lecture du moment est le sympathique périple famillial, Cent mille bornes, conté par Vincent Sauvage, le batteur du groupe Zebda.

Vincent a choisi de partir en famille et en camion. Avec sa femme Bénédicte et leur 2 enfants, Jeanne et Jules, ils vont parcourir le monde pendant 2 années. Commençant par l'Amérique latine, puis l'Asie et revenant par l'Europe, leur histoire est belle, comme les nombreux paysages décrits à merveille, et pleine de tendresse.

Extrait : Bolivie, un matin après une nuit dans le camping-car à 4278 mètres d'altitude :

Horreur, tout a gelé, les robinets sont muets. Heureusement, un bidon a résisté aux minimales. C'est plus qu'il n'en faut pour mettre en route un bon café. On se lavera demain.
[...]
Il faut dire ce qui est, quand on passe un certain temps à vivre dans un camion, loin des habitudes engendrées par une vie sédentaire, il est des petits bonheurs discrets, insoupçonnables, voire méprisables, qu'il convient d'avouer. Mon péché est incurable. Je me réjouis à l'avance de ce moment où l'eau frémissante, crépitant en effleurant les bords brûlants de la casserole et se versant au fond de la tasse en une cascade bouillonnante, dissout le sucre et les obscurs granules préalablement versés en deux cuillérées appliquées. Sentir le parfum entre mille autres identifiable, laisser la première gorgée envahir le palais et réchauffer le gosier asséché est une rédemption qui se savoure égoïstement. Plus agréable encore, laisser agir le breuvage, renaître de ses cendres et silencieusement retrouver ses facultés mentales est le passage obligés d'une journée promise à toutes les félicités. Un peu de lecture matinale n'est pas inopportun, un annuaire ferait l'affaire. Ragaillardi et maintenant lucide, il ne reste plus qu'à observer le triste fond de la tasse et accepter l'évidence : je suis le seul au monde à apprécier le Nescafé.

Ce livre est captivant. Vincent y saupoudre avec justesse un humour vrai et décrit le monde avec beaucoup de métaphores ou constructions complexes de ses phrases qui rend la lecture agréable. A lire pour rêver ou voyager !


Commentaires utilisateurs (1) Fil RSS des commentaires
Posté par christophe bonnaud, le 04-05-2008 20:32, , Invité
1. ...
Salut, 
Bravo pour l'exploit, on l'imagine par les livres ou thalassa, on soupçonne le possible lorsque l'on connait les voyageurs avant leur départ. 
Peut être nos chemins se croiseront-ils de nouveau à tours ou vers toulouse. 
On vous embrasse tous les 4, christophe&Co.
 

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