Bienvenue en Bolivie !

Écrit par Perrine   
16-06-2009
 

Ah, la Bolivie ! Elle nous rappelle un peu l'Inde par moment. Et sa première approche fut tellement "typique". Marcher sur cette route avec comme seul débouché le pays d'à côté, à 6h du matin sous les étoiles et dans le froid, parmi toutes ces personnes encombrés de cartons et autres bagages dans leurs écharpes multicolores sur le dos. Vraiment, la Bolivie reste à part.

Après un trajet en bus de 5h30 en pleine nuit, de minuit et demi à 6h00 du mat', avec juste deux places pour nous quatre dans un bus "Semi Cama", nous voici arrivés à La Quiaca, la ville argentine frontière avec la Bolivie. Nous réveillons les filles et enfilons rapidement les pulls et blousons, car les températures sont basses la nuit en altitude.

Nous suivons le flot de passagers en direction de la frontière que nous ne pouvons passer en transports : il nous faut marcher, passer le petit pont et reprendre un bus (Bolivien cette fois-ci) pour la poursuite de notre périple. Les filles râlent un peu, mais nous détournons leur attention sur les belles étoiles que l'on voit si bien et l'aube qui pointe. Nous empruntons donc la route qui ne débouche que sur le pays voisin. Arrivés à proximité du petit pont, nous passons à droite du bâtiment argentin. Là, seuls une dizaine de personnes attendent qu'un guichet ouvre : mais où est passé tout le flot que nous avons vu se diriger par là ? Il faut croire qu'ils n'ont pas besoin d'autorisation ou de tampon pour passer de l'autre côté ! Mais sommes nous simplement au bon endroit ? Nous demandons à une personne dans la queue à quelle heure ouvre le guichet : à 7 heures... il est 7h15, tient justement la lumière vient de s'allumer. Et toujours ces trentaines de personnes qui passent sans attendre de tampon, c'est étonnant. Quand le guichet ouvre enfin et que notre tour vient, le préposé n'appose qu'un seul tampon sur le passeport de Cyril et nous rend la liasse... "Euh, il y en a 4 là !", "Ah, si !"

Bon, ça, c'est fait ! Nous sommes bien sortis d'Argentine avec un tampon par passeport. Nous traversons le petit pont, même si tout le monde pourrait traverser le ruisseau qui coule en dessus sans se mouiller les pieds. Nous rentrons après dans un tout petit bureau, nous remplissons les papiers officiels sur un caisson de métal : ma main et le stylo s'en souviennent encore tant le froid fut intense ! Nous présentons nos passeports et les documents à un guichet : pourvu que ce soit le bon guichet, et pourvu qu'il nous appose le bon tampon, celui d'entrée.

Une petite demie-heure après, nous sommes enfin dans les rues de Villazon, village chilien de l'autre côté du petit pont. Nous avons gagné une heure, il est ici 6h30. Nous marchons en direction de la gare, certains voyageurs nous avaient en effet conseillé d'arriver à l'aube à Villazon pour espérer avoir une place dans le train pour Tupiza qui part vers 15h... 4 jours par semaine. Nous passons au passage par le terminal de bus. Les bus n'ont rien à voir avec ceux empruntés jusque là en Amérique du sud... On dirait qu'ils ont 20 à 30 ans de plus ! Nous poursuivons donc notre route. La seule banque indiqué sur le plan du Lonely est fermé, il va falloir faire du change. Nous persistons dans la direction de la gare, puis, fatigués, rebroussons chemin pour prendre un bus de suite pour Tupiza : nous sommes trop fatigués, et frigorifiés, pour attendre 8 heures un train et arriver de nuit sur Tupiza, où nous n'avons, comme d'habitude, pas réserver d'hébergement. Nous recroisons alors des touristes qui logeaient au même hôtel que nous à Salta : eux aussi vont à Tupiza, nous optons pour le même bus qu'eux. Je courre faire du change un peu plus haut (à un taux épouvantable), et nous partons dans les 3 minutes qui suivent. Juste le temps de ne pas nous faire avoir et de ne payer que 2 places (le mec a tenté, on sait jamais, ça marche peut être avec d'autres touristes !), d'enfiler les sur-sacs autour de nos sacs à dos, de vérifier que les sacs montent bien dans le bus que nous prenons, de faire monter les filles, et hop... le sol se dérobe sous mes pieds, le chauffeur fait marche arrière, Cyril monte en route.

Ouf, nous y sommes ! Le bus est poussiéreux comme jamais je n'ai connu. Les routes ne sont pas asphaltées et la poussière émise par le passage du bus s'infiltre intégralement dans l'habitacle. Les filles s'endorment enfin dès notre installation, Alix ne prend même pas le temps d'enlever le sac de ses épaules. Le trajet durera 3h20, avec des arrêts dans des petits villages, et un arrêt pipi d'une vieille dame qui fera dans le bas côté, l'intimité cachée par sa jupe et ses jupons. Ah, oui, ici, beaucoup de vieilles dame portent la jupe aux genoux avec de gros jupons volumineux (parfois même en polaire avec un morceau de dentelle sur le bord, trop tendance !), le tout avec des grosses chaussettes de laine jusqu'à mi-cuisses, des sandalettes, un beau chapeau melon et une étole colorée sur les épaules (parfois carrément une couverture polaire sur les épaules). Bref, les tenus ici sont colorés !

En passant dans les villages, nous apercevons quelquefois des pommes-de-terres ou des mandarines qui sèchent sur les toits en tôle ondulée. Les maisons sont de même type qu'à San Pedro, en blocs de terre rouge avec des toits de paille ou de toile retenues par de grosses pierres. Nous nous réchauffons peu à peu.

A l'arrivée sur Tupiza, le chauffeur vérifie les tickets de bus en sortant : mais où les avons nous mis ? Nous cherchons un peu, puis le chauffeur nous laisse descendre. Nous récupérons nos sacs : ouf, ils sont toujours avec nous ! Nous déballons les sur-sacs à l'abri, puis marchons vers l'hôtel sélectionné dans le guide : celui de Tupiza Tour, ce sera plus facile pour préparer notre expédition de 4 jours. Nous négocions un peu le prix, nous ne voulons pas changer d'hôtel, nous sommes trop fatigués pour chercher autre chose, tant pis ce sera hôtel avec piscine et petit déj' en buffet, ça fait du bien de temps à autres. C'est en convertissant en euros que l'on se rend compte que ce n'est finalement pas cher, 12 € la nuit pour nous quatre. Nous retrouvons un coût de la vie déjà rencontré à Bali.

Après notre installation, nous arpentons les rues de la ville et découvrons avec émerveillement le marché couvert dont nous parcourons toutes les allées. Nous pourrons nous équiper en grosses chaussettes avant de partir dans le Salar.

L'acclimatation est de nouveau de rigueur, nous sommes ici à 3000 mètres d'altitude, la sieste s'impose.

Nos premiers jours en Bolivie seront pépères tranquilles, nous prenons des forces pour la suite.


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