Rapa Nui, hier

Écrit par Cyril   
22-04-2009
 

L'ile de Pâques est le territoire habité le plus isolé du reste du monde : Tahiti se trouve à 4000 kilomètres à l'est et le Chili, 3750 kilomètres à l'ouest.

La colonisation de cette ile eu lieu vers l'an 800 après JC. Les hommes qui sont venus s'y installer possèdent les mêmes ancêtres que ceux venus coloniser la Nouvelle Zélande, la Polynésie, bref, la plupart des iles du Pacifique. Leurs embarcations étaient rudimentaires, mais leurs connaissances de la navigation, très aboutie : courants, vents, navigation à l'aide des étoiles et de l'observation de la faune, notamment celle des oiseaux afin de pouvoir se repérer au milieu de l'océan.

L'art Maori n'a pas suivi, mais le culte des ancêtres fut partie intégrante de la vie des Rapa Nui. L'ile était divisée en plusieurs territoires et leur chef faisaient construire les fameuses statuts à leur effigie avant de mourir, afin de continuer à surveiller le village. Les statuts sont d'ailleurs pour l'immense majorité, tournée face à l'intérieur de l'ile, et donc dos à l'océan.

Les décennies passèrent et les statuts étaient de plus en plus imposantes devenant un instrument de pouvoir. Les rivalités entre les différents village ont fait naitre cet esprit de compétition si bien que cet art pris une part importante dans la vie des Rapa Nui : ils ne vivaient plus que pour cela. L'on compte actuellement sur l'ile de pâques près de 20 000 sites archéologiques.

L'ile en subit les conséquences néfastes par une déforestation importante afin de pouvoir subvenir à la production de ces pierres et à leur transport et la moindre parcelle de terre fut utilisée pour la culture permettant de payer les nombreuses personnes travaillant à la réalisation de ces statuts.

Les guerres tribales, associées à la déforestation, la famine et à des actes de cannibalisme sont les principales causes de l'extinction des Rapa Nui.

Au 18ème siècle, les chefs spirituels créèrent le culte de l'homme oiseau. Ce culte servi à rétablir la paix dans l’île après la révolution. Chaque année, jusqu’à l’arrivée des missionnaires en 1864, les hommes de toute l’île allaient se rassembler sur le cratère du volcan Orongo, et rivalisaient de courage pour descendre les falaises à pic sur le Pacifique afin de rejoindre le Motu à quelques centaines de mètres au large et tenter de trouver le premier œuf de frégate de l’année. L’heureux gagnant, qui avait parfois dû attendre plusieurs semaines sur l’îlot désert, allait diriger l’île pendant les 12 mois suivants, reclus comme une relique dans son village mais ayant le dernier mot sur toutes les décisions importantes : le partage d’une grosse prise de pêche, la répartition des terres et bien sûr le culte religieux. Lui était amenée après 5 mois d’isolement total pour lui blanchir la peau et lui faire pousser les ongles une jeune femme vierge choisie parmi toutes celles de l’île. Il est dit qu'à chaque début de règne on faisait une grande fête où l’on mangeait les hommes les moins rapides. Ce rituel stabilisa les révoltes et les attaques entre tribus mais ne suffit pas à rétablir l’environnement de l’île.

Parmi les dernières centaines de Rapa Nui restant, peu survécurent à la maladie apportée par les Européen lors de leurs différentes expéditions. Les Péruviens réduirent quelques 2000 Rapa Nui à l'esclavage en les envoyant dans leurs différentes mines.

La population de l'ile avait atteint, à son apogée, quelques 9000 Rapa Nui, mais en 1877, ils ne sont plus que 111.

Lorsque les Chiliens annexèrent l’île en 1888, ils en firent une vaste ferme d’élevage ovin qu’ils louèrent à une société privée anglaise... et ce jusqu’en 1985. Les 50 000 moutons qui séjournèrent pendant près de 100 ans sur l’île achevèrent le travail d’érosion du sol et de la biodiversité entrepris 3 siècles auparavant.

Depuis 1985, grâce aux archéologues puis au développement du transport aérien (Une seule compagnie aérienne détient le monopole pour desservir l'ile, au départ de Santiago avec un vol par jour, et également au départ de tahiti, avec seulement 2 vols par semaine.), l’île a trouvé un nouveau souffle ; il n’y a presque plus de moutons sur l’île, mais 2500 chevaux et 3000 vaches, ce qui est probablement encore 2 fois trop. Et surtout, les touristes commencent à arriver en masse : 10 000 par an il y a 15 ans, 60 000 l’année passée. Le seul village de l’île, Hangaroa (ou étaient parqués les habitants de l’île pendant la période « ovine » pour ne pas qu’ils contaminent colons et animaux- la léproserie a fermé il y a une quinzaine d’années), compte 4000 habitants. Il y a maintenant plus de 100 taxis et au moins autant de 4×4 à louer, sans parler des quads et peut-être bientôt des scooters des mers.

Tel que le conclue Nicolas sur son site internet , l’Ile de Pâques est ce que l'on pourrait qualifier de résumé des tribulations de l’histoire humaine, avec ce qu’elle a de plus beau mais également de pire.

A lire également :

Commentaires utilisateurs (0) Fil RSS des commentaires
Nom
E-mail
Titre  
Commentaire
 
Caractères restant: 2000
   m'avertir par mail si ce commentaire est suivi
  Veuillez répondre à la question:
JPN         RXX      
4 M    Y      R   TB1
3 D   BX3   SIW      
H T    R    Q     9UH
Y2R         2Y7      
   
   

Aucun commentaire posté

Ajouter votre commentaire