Tragiques villes en feux

Écrit par Cyril   
11-02-2009
 

Samedi dernier, de grave incendies se sont déclarés au sud de l'Australie, à l'est de Melbourne. Plusieurs villes sont en deuil, pour ses habitants, pour ses maison. Kinglake a perdu plus de 50 % de son patrimoine immobilier et pour l'instant, déplore une trentaine de morts !

Nous sommes en Tasmanie, une ile bien au sud de Melbourne et y somme justement sur le départ pour Melbourne pour continuer notre périple.

L'enfer vécu par de nombreuses familles est un terrible début d'année 2009.

Les chiffres sont là. Sûrement encore temporaires en terme de bilan. Plus de 181 morts, 796 maisons détruites par les flammes. 350 000 ha partis en fumée.

Les articles se suivent, avec toutes des histoires différentes mais une fin commune. Les trois jeunes d'une vingtaine d'années qui se sont retrouvés piégés par les flammes, leurs derniers mots, dits par téléphone à certains de leurs proches furent : "Love you". Ce père de famille revenu tenter de sauver sa femme et son fils. Tous les trois périrent.

Cette jeune fille de 20 ans revenant sur ce qu'il reste de la maison familiale, c'est à dire des cendres. Ses deux parents en font partis. Elle était partie un mois auparavant de la maison pour continuer ses études à Sydney. Tout est partis en fumée, y compris tous ce qui aurait pu être un simple souvenir de sa vie, de ses parents. Pas une photo ne reste.

Les titres tragiques se succèdent au fil des pages, au fil des portraits de personnes, familles, couples qui sont passés de l'autre côté, par la porte de l'enfer.

Nous avons pris connaissance de ces incendies dramatiques par notre voisin de camping. L'ampleur des dégâts nous est donné par les journaux télévisés. Il ne s'agit pas d'un fait local, mais bien de nombreux feux qui se sont déclarés au sud est de l'Australie. A moins de 50 km à l'est de Melbourne ou nous étions le mois dernier pour passer le réveillon du jour de l'an, où de nombreux Australiens s'étaient souhaités une excellente année 2009. Et où nous retournons par l'avion qui décollera dans quelques heures de Hobart, le temps d'une nuit avant de continuer pour la Nouvelle Zélande.

Le journal comptabilise le nombre de morts par ville. Kinglake, 35. Strathewen, 30. Maryville, 15. St Andrews, 22. etc.

A l'heure où j'écris ces lignes (mercredi 11 février), le feu est encore actif dans de nombreuses villes. La canicule est à l'origine de ces incendies. Le journal télévisé d'hier soir informait d'une autre catastrophe naturelle, celle d'inondations dans le nord de l'Australie. Quelle ironie, lorsque certains perdent le contenu de leur maison par 2 mètres d'eau, certains auraient accueillie cette flotte avec joie pour éteindre les flammes qui ravagent leur maison.

Certains articles sont moins dramatiques mais ne laissent pour autant pas la place à la joie. Ce couple qui a survécu à l'incendie de leur maison. Cette dernière n'aura pas la même destinée. Une maison qu'il avait mis 28 ans à construire de ses mains partie en un temps qui ne se compte pas avec la même échelle de mesure.

Les portraits se succèdent. Certains ont encore moins de chance que d'autres. D'autres, pas de chance du tout.

Je tourne les pages du journal. Lorsque ce ne sont pas des ruines de ce qu'étaient des maisons, ce sont des carcasses de voiture, accidentées et brulées qui illustrent les articles. Certaines ne devaient peut-être pas être vides.

Une solidarité nationale s'est mise en place très rapidement. Les hommes au premier plan, les "firefighters" (pompiers) tentent d'éteindre le feu, les feux. Et ce sont des gens comme les autres, qui habitent ici, là où le feu sévit. Ils tentent de sauver la maison de leurs voisins, la leur a maintenant brulée depuis plusieurs heures.

Hier matin, nous discutions avec un couple de campeurs venu en Tasmanie pour une semaine de vacances. Nous apprenons qu'ils viennent de l'Etat du Victoria où les incendies ont justement eu lieu. Leur maison est sauve. Tous leurs amis sont debout. Il n'est pas forcément de même pour leur maison. Un ingénieur à peine à la retraite voit ainsi la maison qu'il a bâti ainsi que l'objet de son loisir, encore en cours de construction, un avion, partir en fumée.

Nous sommes si loin géographiquement lorsque nous sommes en France. Des horreurs qui arrivent à travers le monde, on en entend parler tous les jours à la télé, on en lit des récits tous les jours dans les journaux. Ça ne nous touche d'ailleurs presque plus, puisque quotidien. Si nous devions d'ailleurs compatir à toutes les histoires dramatiques qui touchent malheureusement le monde, nous ne viverions plus. Mais là, nous y sommes. Nous passons nos vacances dans ce pays touché de plein fouet par ces incidents dramatiques. Surement que de nombreuses personnes croisées de loin ou de près lors du réveillon du 31 décembre dernier, sur la pelouse arborant des activités familiales pour cette fête de fin d'année, venaient de ces villes touchées par ces feux ravageurs. Peut-être que certains ont perdu leur maison. Peut être que certains ne sont plus.

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