Plongée au cœur de l'épave du Liberty |
Écrit par Cyril | |
06-01-2009 | |
Saviez-vous que les fonds marins ne sont pas composés de petits carreaux telles que voudraient nous le faire croire toutes les piscines du monde entier ? Je l'ai vérifié lors d'une plongée que j'ai eu le plaisir de faire à Amed, plus précisément à Tulamben. Je commençais à douter de l'existence de coraux, poissons multicolores et autres curiosités aquatiques. Après avoir fait 3 années de plongée il y a ... 10 ans... oups, passé mon niveau 1, préparé le niveau 2 sans l'avoir passé faute de plongées suffisantes réalisées en milieu naturel, puis avec une bonne résolution l'année dernière de me réinscrire au club de plongée Les Diablotins Aquatiques de La Norville, sans finalement y avoir été très assidu, l'air glacial d'octobre à avril ne me motivant pas beaucoup à plonger mon corps dans l'eau froide d'une piscine. Crédit photo : www.unmondeailleurs.net A Bali, de nombreux centres de plongées prolifèrent le long des côtes. Beaucoup de spots de plongées existent, l'un des plus connu est celui de l'épave du Liberty, un cargo américain armé long de plus de 120 mètres. Le Liberty a été torpillé pendant la seconde guerre mondiale, en janvier 1942, par un sous-marin japonais. Il fut remorqué jusqu'à la plage pour être évacué avec succès et reposait sur la plage de Tulamben jusqu'en 1963, date de la dernière éruption du Gunung Agung. La violence de cette éruption a transformé le bateau accidenté en épave, les flots de magma le poussant vers une profondeur qui reste toutefois accessible aux plongeurs, même débutants. Les premières structures de cet immense bateau de ravitaillement américain sont visibles dès 5 mètres de profondeur. L'autre extrémité repose par plus de 30 mètres. La flore et la faune y sont très riches et le site est aujourd'hui un véritable paradis pour les plongeurs. Lors du briefing le matin avec mon moniteur personnel, il me montre sur une carte la topographie de l'épave. M'indique que nous allons en faire le tour, et qu'à mi-parcours, s'il me reste assez d'air, nous entrerons à l'intérieur. Le matériel préparé, nous nous dirigeons en voiture vers Tulamben à 15 minutes à l'ouest d'Amed. A l'arrivée sur le parking, je n'ai rien à porter. Le matériel de plongée est récupéré par des porteurs et se sont même des femmes balinaises qui portent les bouteilles de plongées une sur chaque épaule et une troisième sur la tête. Impressionnant. Nous nous rendons sur la plage de galets et hop, nous nous équipons. L'épave et à quelques mètres du rivage, mais ne laisse rien transparaitre depuis la plage. Quelques petit rappels de sécurité de la part de mon moniteur et nous voilà dans l'eau pour quelques vérifications sur mes capacités aquatiques : enlever complètement mon masque sous l'eau puis le remettre, enlever le détendeur de ma bouche puis le récupérer, etc. Tout est ok. La plongée peut donc commencer. A peine quelques coups de palmes et le voilà devant moi, ce fameux Liberty. Quel joie. Enfin, fameux... je n'en avais pas connaissance avant de l'avoir lu dans le Routard à notre arrivée à Bali. Il est évidement que la structure visible n'est pas naturelle, cependant, dire que cela était un bateau est déjà plus difficile. La nature a repris le dessus. Pas un seul centimètre carré n'est pas recouvert de corail ou de végétal. Pour ceux qui ont du mal avec les négation de négation, cela veut dire que tout est recouvert... Le moniteur me montre le canon arrière de ce feu bateau de guerre. S'il le dit. Enfin, s'il le montre... Splendide, que d'émerveillement à la visite de cette épave. Des poissons par milliers, des coraux énormes, et cette liberté (sorry) de se déplacer. Je m'amuse à mettre la tête en bas, et à regarder les coraux sans dessus dessous. Les poissons sont d'ailleurs très étonnés et m'interpellent avec leurs nageoires frétillantes. C'est alors que s'engage une longue conversation sur nos vies respectives. Mon tour du monde n'est rien à côté de ce qu'à connu mon interlocuteur. Il me raconte avec passion le parcours que son père à dû effectuer pour le rechercher sur la côte Australienne. Ayant connu la vie en captivité, il m'assure combien la vie sauvage est bien plus intéressante. Après une visite de son anémone, nous nous quittons avec la promesse de nous revoir à nouveau. Je demande à Némo de passer le bonjour à son père et à Doris et continue le tours. Je nage avec le souci d'économiser au maximum l'air de ma bouteille espérant qu'il m'en reste assez pour visiter l'intérieur de l'épave. C'est un gros avantage que de plonger seul avec un moniteur. Une palanquée de 2 plongeurs est beaucoup plus libre qu'une palanquée de 3 ou 4. Si l'un doit remonter, c'est l'ensemble de la palanquée qui remonte. Étant seul avec mon moniteur, je peux gérer la plongée (air disponible) comme je le souhaite et ne dépend pas d'un plongeur qui utiliserait toute son air trop rapidement, nous obligeant à remonter tous ensembles. Le passage dans l'antre du bateau et un moment magique. Je ne le ferai pas seul, car peu rassurant, mais c'est un peu comme le voyage dans le Titanic. On essaye de s'imaginer à quoi le bateau ressemblait et quelle était la vie humaine qui y existait avant qu'elle ne devienne aquatique. La plongée dura 50 minutes et nous sommes descendu jusqu'à 23 mètres de profondeur. J'ai pu voir de nombreux poissons dont un grand baracuda, des bignose unicornfish, masked rabbitfish, trumpet fish et nous avons même été entourés par un bon millier de jak fich. C'est rigolo de voir tous ces poissons tourner autour de nous, à 360°. Cette plongée est suivi, après un petit Nasi Campur pris au warung du coin, d'une seconde plongée d'une heure cette fois : celle d'un mur de coraux, situé à 400 mètres à l'est de l'épave. Là encore, une eau limpide, et des poissons comme il est possible d'en voir dans les grands aquariums, sauf qu'ils sont là, à quelques centimètres de nous, rarement peureux. Imaginez un mur de plus de 60 mètres de profondeur. Au vingt mètres où nous étions, nous ne voyions pas le fond. Étrange comme sensation de se sentir suspendu dans les eaux. Une demi journée de pur bonheur. J'ai plongé avec le divemaster Made du centre Eco Dive. Très sympa et pro. 80$ les 2 plongées, soit l'équivalent, avec les frais de paiement par carte de 60 €. A lire également :
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