L'ile
de Pâques est le territoire habité le plus isolé du reste du monde
: Tahiti se trouve à 4000 kilomètres à l'est et le Chili, 3750
kilomètres à l'ouest.
La
colonisation de cette ile eu lieu vers l'an 800 après JC. Les hommes
qui sont venus s'y installer possèdent les mêmes ancêtres que ceux
venus coloniser la Nouvelle Zélande, la Polynésie, bref, la plupart
des iles du Pacifique. Leurs embarcations étaient rudimentaires,
mais leurs connaissances de la navigation, très aboutie : courants,
vents, navigation à l'aide des étoiles et de l'observation de la
faune, notamment celle des oiseaux afin de pouvoir se repérer au
milieu de l'océan.
L'art
Maori n'a pas suivi, mais le culte des ancêtres fut partie
intégrante de la vie des Rapa Nui. L'ile était divisée en
plusieurs territoires et leur chef faisaient construire les fameuses
statuts à leur effigie avant de mourir, afin de continuer à
surveiller le village. Les statuts sont d'ailleurs pour l'immense
majorité, tournée face à l'intérieur de l'ile, et donc dos à
l'océan.
Les
décennies passèrent et les statuts étaient de plus en plus
imposantes devenant un instrument de pouvoir. Les rivalités entre
les différents village ont fait naitre cet esprit de compétition si
bien que cet art pris une part importante dans la vie des Rapa Nui :
ils ne vivaient plus que pour cela. L'on compte actuellement sur
l'Ile de Pâques près de 20 000 sites archéologiques.
L'ile
en subit les conséquences néfastes par une déforestation
importante afin de pouvoir subvenir à la production de ces pierres
et à leur transport et la moindre parcelle de terre fut utilisée
pour la culture permettant de payer les nombreuses personnes
travaillant à la réalisation de ces statuts.
Les
guerres tribales, associées à la déforestation, la famine et à
des actes de cannibalisme sont les principales causes de l'extinction
des Rapa Nui.
Au
18ème siècle, les chefs spirituels créèrent le culte de l'homme
oiseau. Ce culte servi à
rétablir la paix dans l’île après la révolution. Chaque
année, jusqu’à l’arrivée des missionnaires en 1864, les hommes
de toute l’île allaient se rassembler sur le cratère du volcan
Orongo, et rivalisaient de courage pour descendre les falaises à pic
sur le Pacifique afin de rejoindre le Motu à quelques centaines de
mètres au large et tenter de trouver le premier œuf de frégate de
l’année. L’heureux gagnant, qui avait parfois dû attendre
plusieurs semaines sur l’îlot désert, allait diriger l’île
pendant les 12 mois suivants, reclus comme une relique dans son
village mais ayant le dernier mot sur toutes les décisions
importantes : le partage d’une grosse prise de pêche, la
répartition des terres et bien sûr le culte religieux. Lui était
amenée après 5 mois d’isolement total pour lui blanchir la peau
et lui faire pousser les ongles une jeune femme vierge choisie parmi
toutes celles de l’île. Il est dit qu'à chaque début de règne
on faisait une grande fête où l’on mangeait les hommes les moins
rapides. Ce rituel stabilisa les révoltes et les attaques entre
tribus mais ne suffit pas à rétablir l’environnement de l’île.
Parmi
les dernières centaines de Rapa Nui restant, peu survécurent à la
maladie apportée par les Européen lors de leurs différentes
expéditions. Les Péruviens réduirent quelques 2000 Rapa Nui à
l'esclavage en les envoyant dans leurs différentes mines.
La
population de l'ile avait atteint, à son apogée, quelques 9000 Rapa
Nui, mais en 1877, ils ne sont plus que 111.
Lorsque
les Chiliens annexèrent l’île en 1888, ils en firent une vaste
ferme d’élevage ovin qu’ils louèrent à une société privée
anglaise... et ce jusqu’en 1985. Les 50 000 moutons qui
séjournèrent pendant près de 100 ans sur l’île achevèrent le
travail d’érosion du sol et de la biodiversité entrepris 3
siècles auparavant.
Depuis
1985, grâce aux archéologues puis au développement du transport
aérien (Une seule compagnie aérienne détient le monopole pour
desservir l'ile, au départ de Santiago avec un vol par jour, et
également au départ de tahiti, avec seulement 2 vols par semaine.),
l’île a trouvé un nouveau souffle ; il n’y a presque plus de
moutons sur l’île, mais 2500 chevaux et 3000 vaches, ce qui est
probablement encore 2 fois trop. Et surtout, les touristes commencent
à arriver en masse : 10 000 par an il y a 15 ans, 60 000 l’année
passée. Le seul village de l’île, Hangaroa (ou étaient parqués
les habitants de l’île pendant la période « ovine » pour ne pas
qu’ils contaminent colons et animaux- la léproserie a fermé il y
a une quinzaine d’années), compte 4000 habitants. Il y a
maintenant plus de 100 taxis et au moins autant de 4×4 à louer,
sans parler des quads et peut-être bientôt des scooters des mers.
Tel
que le conclue Nicolas sur son site internet , l’Ile de Pâques est
ce que l'on pourrait qualifier de résumé des tribulations de
l’histoire humaine, avec ce qu’elle a de plus beau mais également
de pire.
A lire également :
Commentaires utilisateurs (0)
|
|
|