"Je veux rentrer chez
moi !"
Tel le roi Richard dans
Robin des Bois, appelant sa mère et prenant son pouce lorsqu'une
situation lui échappe, il est facile de céder à la panique d'un
sentiment qui nous envahit. Cette "insécurité" tant
décrite dans les livres, nous l'appréhendons essentiellement parce
que d'autres nous en ont fait part. Nous n'avons pas vécu de réels
évènements lors desquels nous nous sommes sentis en réel
insécurité, sauf bien sur le vol d'un sac à Buenos Aires et l'agression sur
la plage de Copacabana à Rio.
Si l'on prend à la lettre
tout ce qu'on nous raconte, on ne sort plus de chez soi. La vigilance
est de mise, peu importe où nous allons, même en France lorsque
l'on sort de chez soi, ainsi ce sentiment d'insécurité s'efface et
l'on peut ainsi profiter pleinement de chaque place où nous passons.
En France, mon sac à main
ne se loge-t-il pas de façon instinctive entre ma hanche et mon
coude lorsque je rentre dans un rame de métro ? Ne ferme-t-on pas la
porte de la maison à clés la nuit ? Peu importe où nous nous
trouvons, nous mettons tous en place des petits réflexes pour évider
de figurer dans les colonnes des faits divers. C'est d'ailleurs ces
petites histoires qui nous font être sur nos gardes. Qui n'a pas
entendu parler de petits heurs de la part de voyageurs ? Maintenant
si on ne se tient qu'aux faits relatés par le ministère des
affaires étrangères, récits uniquement présents sur la toile pour
éviter de se faire attaquer en justice par des voyageurs peu
scrupuleux, on ne voyage nul part ! Ce sentiment d'insécurité
véhiculé par les médias, la famille ou les amis, il faut lui
mettre un bémol.
Nous appliquons depuis
notre départ des règles de vigilance qui nous permettent de
profiter des lieux de façon plus sereine. Ainsi nos gros sacs à dos
sont systématiquement recouverts de leur housse de pluie lorsque
nous marchons dans la rue, et ils se recouvrent tout aussi
systématiquement de leurs housses cadenassés lorsqu'ils se séparent
de nous (avion, bus, consignes). Je marche derrière Cyril dans la
rue lorsque celui-ci porte notre sac à dos contenant tous nos
appareils électroniques. Les filles ne nous lâchent jamais la main
lorsqu'il y a trop de monde dans la rue ou bien lorsque la
circulation est dense. Nous regardons par la fenêtre à chaque arrêt
de bus pour voir si nos gros sacs ne se font pas la malle sans nous.
Dans certaines grandes villes, nous ne sortons pas la nuit venue et
évitons les rues peu fréquentées. Nous portons nos passeports et
les papiers les plus importants sur nous, dans un poche secrète sous
les vêtements, et parfois même également la nuit lorsque l'hôtel
ou ses locataires ne nous inspirent pas confiance. Nous attachons
toujours les petits sacs à dos à notre pied ainsi qu'au pied de la
chaise ou de la table dans les restaurants et les Cyber-Point. Enfin,
nous préférons sortir de l'hôtel avec le moins de choses sur nous,
je ne porte d'ailleurs ni collier ni boucles d'oreilles depuis le
départ, sauf des mini boucles d'oreilles fantaisies offert par le
Père Noël ou un petit coquillage en pendentif acheté à Bali. Même
la bague de fiançailles est rester en France.
Toutes ces petites
attentions peuvent paraitre inutiles s'il ne nous arrive rien, mais
qui sait ce qui aurait pu nous arriver si elles n'avaient pas été
mises en place ?
La Bolivie est le pays
pour lequel nous avons eu le plus d'avertissements sur la sécurité
des personnes et des biens. Si vous comptiez y aller, ne lisez
surtout pas les
articles du site internet des Affaires Étrangères (onglet
Sécurité). Le nombre de dangers décrits dans ces pages vous ferait
vite fait changer de destination pour vos vacances. Je vais paraitre
un peu contradictoire, mais leurs informations peuvent être utiles
pour adapter votre vigilance au quotidien, cependant leur lecture me
paraît un peu trop dramatisée et catégorique. Ce n'est pas parce
qu'une année, deux touristes ont été assassinés sur les abords du
Lac Titicaca, qu'il faut dorénavant bannir cette destination de
notre itinéraire. Êtes-vous d'accord avec ce fait ? Car sinon, il
faudrait ne plus aller/rester en France, des crimes, il y en a toutes
les semaines. Et bien d'après les Affaires Étrangères, les abords
du Lac Titicaca fait partie des "régions formellement
déconseillées".
Plus localement, sont
indiqués dans certains hôtels, restaurants et cyber-point des
messages invitant le touriste à faire attention à ses bagages, les
déchargeant au passage en cas de vol. Il est également indiqué
certaines fois de ne pas faire confiance aux policiers qui nous
demanderaient nos passeports, de faux policiers pourraient user de
leur position virtuelle pour soutirer de l'argent au touriste crédule
ou peu chanceux. De même certains taxi pourraient forcer leur client
à retirer une somme importante d'argent dans un distributeur,
n'hésitant pas à utiliser la force assez violente. Ici, en Bolivie
nous ne prenons jamais de taxi, simple mesure de précaution.
Pourtant, après un mois
passé sur son sol, nous sommes heureux de ne pas avoir succombé aux
chants des sirènes, les paysages sont fabuleux, les villes très
belles, les Boliviens très souriants et accueillants. Nous sommes
cependant beaucoup plus sur nos gardes que dans d'autres pays,
surement que cela contribue à rendre notre séjour sans encombre.
Certains pays sont "plus
faciles" que d'autres, car la vigilance quotidienne peut être
plus basse. Mais nous avons pu profiter pleinement de certains lieu
dits "Insécures" et en découvrir les merveilles, qui
resterons à jamais inconnus aux anxieux. Le monde est rempli de
havres de paix où nous prenons le temps de vivre, de nous détendre,
d'échanger et les filles de jouer librement.
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