Beaucoup de voyageurs nous
avaient conseillé de visiter la péninsule Valdes connue
pour son parc national à la faune de bord de mer importante.
Cette étape faisait donc depuis longtemps parti de notre itinéraire
terrestre, seule étape de la Patagonie réellement choisi à
l'avance. Depuis Bariloche et ses lacs, nous prenons donc le bus
pour Puerto Madryn, ville de bord de mer à partir de
laquelle nous effectuerons deux excursions à la journée, la
première pour faire le tour de la Péninsule Valdes, la
seconde pour nous rendre à Punta Tombo. Fidèles à nos
habitudes patagoniennes, nous préférons la location d'une voiture,
même si Elise n'est plus du voyage, à la participation à un tour
organisé. Plus libres nous sommes.
La péninsule Valdes
se situe à quelques 140 km de Puerto Madryn... seulement un tiers
asphalté. Ajoutez à cela les 120 kilomètres nécessaires pour la
réalisation du tour de la péninsule, non goudronnés, eux non plus,
et vous avez une bonne journée de 400 bornes à majorité de
caillasse, poussière, et quelques dérapages. La conduite est un peu
stressante car la voiture manque de chasser à chaque moment et il
faut éviter les nombreux Lamas et Rhéa (Nambu) qui
traversent sans raison. Nous partons au petit matin et nous
présentons à l'entrée du parc afin de nous renseigner sur les
sites clés à visiter. Les rangers nous indiquent également
l'horaire de la marée haute, prévue une heure plus tard. Si nous
avons de la chance, dans la période de deux heures avant et deux
heures après, il est possible de voir des orques venir se
restaurer.
Le premier site est donc
celui des Lions de mer. La plage en contre bas n'est pas
accessible aux piétons, laissant les lions de mer tranquilles. Un
chemin le longeant permet cependant de les admirer. Les plus près
sont tout de même à une dizaine de mètres. Des adultes, mais
également des jeunes lions de mer, trop mignons. On vous mettrez les
yeux fermés devant cette colonie d'otaries, vous diriez être face à
un près contenant des moutons. Leur bêlement est le même :
"Beuèèè, Bèhhèè, Bèèèè". La plupart est installée
sur le sable et quelques-uns nagent et prennent plaisir à plonger
dans les vagues.
Au large, rien. Pas
d'orque à l'horizon.
Puis c'est l'attroupement
au point de vue de l'extrémité sud. Certains disent avoir vu un
aileron. Les rumeurs se propages mais aucune preuve ne vient
confirmer cette version. "Allez, venez ! Regardez, vous avez de
quoi vous nourrir, ici, juste devant nous ! En plus il y en a des
petits, sans réelles défenses. Allez, venez, je vois un bébé lion
de mer qui pourrait entièrement faire l'affaire d'un bon repas !!"
Dingue, comment à ce
moment-là, nous espérons tous un carnage. Car c'est bien d'un tel
spectacle mortuaire qu'il faut se satisfaire si l'on veut voir des
orques sortir leur corps de l'eau tentant d'attraper une otarie.
C'est pour cette raison qu'il n'est possible de voir des orques
depuis la côte qu'en marée haute. Alors que gamin, je me demandais
pourquoi le caméraman n'allait pas sauver la gazelle qui tentait de
s'échapper de l'assiette du lion, j'espère ici le contraire. Les
ailerons se montrent de plus en plus fréquemment, mais
n'approcheront finalement pas de notre colonie. Ouf, les petits
peuvent continuer à nager sans crainte et ont gagné une
demi-journée de vie supplémentaire. C'est quand même très mignon
petit ces bêtes-là.
Nous prenons ensuite
la piste en direction du prochain site qui lui héberge une colonie
de Pingouins. Enfin, ce sont des manchots, comme tous les pingouins
de l'hémisphère sud, puisque les pingouins eux ne sont présents
que dans l'hémisphère nord... enfin ça, c'est uniquement pour les
francophones, car en anglais, nous l'avions remarqué au zoo de
Melbourne , puis un soir à Bichenot en Tasmanie , ce sont des
"penguins".
Et en espagnol, ce sont également des "pingüinos".
Pourquoi diable faire différemment ? Nous approchons donc des
Manchots Magellans. Surplombant la mer les pingouins sont à quelques
mètres de nous, certains à moins d'un mètre. Ils sont légèrement
plus grands que le "Blue Penguin" australien, et surtout,
sont visibles en pleine journée. Ils sont debout ou allongés, se
dorant la pilule sous une légère brise.
Nous partons ensuite pour
une petite balade à la recherche des éléphants de mer que nous
apercevrons finalement, mais de très loin, sur un bras de sable. Un
peu décevant, je suis cependant consolé puisqu'en chemin, j'aurai
l'occasion de voir pour la première fois de ma vie une mygale en
liberté, pour mon plus grand bonheur. Je sors alors l'attirail pour
la mitrailler de photos. Je n'ai d'ailleurs jamais compris cette
fascination que j'ai toujours eu pour ces grosses petites bêtes
poilues alors que j'ai en horreur les araignées : Perrine peut
témoigner, je peux déplacer des meubles, même en pleine nuit afin
de défendre ma maison contre l'invasion barbare de l'ennemie aux
huit pattes.
Les distances sont assez
longues, surtout avec de la piste et c'est bientôt le couché de
soleil que nous allons admirer sur le dernier site qu'il nous a été
conseillé de voir. Du haut de falaises, nous pouvons admirer deux
colonies d'une cinquantaine de lions de mer chacune. Ils sont 20
mètres plus bas, plongeant pour certains dans l'eau. Le soleil nous
offre un spectacle d'enfer, le rouge illuminant le ciel et la roche.
Somptueux. Bien que situé à l'est de l'Amérique du Sud, mais
péninsule oblige, nous assistons au couché de soleil sur l'océan,
avec certes Puerto Madryn à l'horizon, mais le soleil se reflétant
sur l'eau tout de même.
Nous rentrerons par une
nuit noire. Le lendemain, nous avons de nouveau une longue journée.
Certains passent la nuit dans le parc national. Je conseillerais en
effet de prendre le temps de deux bonnes journées pour profiter de
la péninsule, avec levé et couché de soleil et de multiplier les
chances pour voir des orques.
Photos de
notre excursion à la péninsule Valdes
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