Camper où l'on veut, ok, c'est
bien. Mais nous avons tenté une expérience encore plus
aventureuse. Nous arrivons dans le parc du Freycinet, avec comme
objectif y effectuer une petite marche dans l'un des nombreux
sentiers entretenus par les agents des parcs nationaux.
La Tasmanie regorge de parcs nationaux.
L'accès à ces dernier requière l'acquisition
d'une carte valable 1 jour, 2 mois ou 1 an. Celle valable 2 mois est
moins chère que 2 cartes à la journée, c'est
donc la meilleure solution pour nous. Il s'agit d'une carte
autorisant un véhicule et ses passagers à arpenter les
routes et chemins des milieux protégés. En France,
l'accès à la montagne et aux zones protégées
est gratuit, cela peut donc paraître étrange de devoir
payer pour arpenter un lieu public. Mais l'entretien, les animations,
les prestations incluses, tout ça en vaut vraiment le coût.
Cela permet également d'accéder
gratuitement à certaines aires de campings situées dans
les parcs ! Généralement ce sont des emplacements
simples, avec bloc sanitaire rudimentaire.
Nous arrivons au parking du point de
départ de la randonnée que nous souhaitons
entreprendre. Nous partons à l'aventure, pour le plus grand
bonheur des filles, mais également des parents ! Il faut
préparer un sac à dos qui contiendra des vivres et de
l'eau pour 24 heures (ça fait mieux que de dire 1 journée
;-), des vêtements de rechange pour le lendemain, et de quoi
dormir, c'est à dire notre tente toute légère
et "inétanche", nos duvets légers, et c'est tout. Les
cartons nous servant de matelas, on les laisse dans la voiture ! Nous
utiliserons ainsi pour la première fois les sac-à-dos
de randonnée... pour une randonnée. Enfin, un seul,
celui de Perrine. Partir une journée ne va pas nous nécessiter
plus de sac qu'un an tout de même !
Notre randonnée n'est pas très
longue. Nous partons juste après le déjeuner. 45
minutes de marche mènent à un point de vue sur
Wineglass Bay. 45 minutes pour descendre jusqu'à la plage de
l'autre côté du versant et une heure pour la longer. Ça
c'est la théorie. Avec des enfants, ça prend finalement
guère plus de temps, nous avons mis 3 heures avec un bon quart
d'heure de pause.
Oui, les filles ont marché !
Habituellement, pendant ce tour du
monde, dès que l'on quitte notre "chez-nous"
(appartement, hôtel, guest-house, tente, etc.) pour visiter,
Alix lâche inlassablement un "Chuis fatiguée,
j'veux dormir" en espérant que je la porte sur mes
épaules. Ça marchait bien à Pékin, et mes
épaules ont largement contribué à rendre les
marches fluides. Mais elles se sont un jour rebellées et ont
même campées devant le domicile d'Alix pour protester
contre cette exploitation industrielle. La grève dure depuis,
avec quelques reprises du travail de temps en temps (faut bien
survivre).
Le départ pour cette randonnée
ne fait pas exception. Le panneau indiquant le départ de la
marche et à peine en vue qu'Alix me demande de la porter.
C'est mal partis... Oh, un rocher ! Vous l'avez vu celui-là ?
Ouah, regardez, un arbre. Et puis là, d'autres arbres !! Eh,
mais ne serait-ce pas une forêt ? Tiens, paraît qu'il y a
des wallaby en liberté ici. Qui sera le premier à en
voir un ?
Ouf, c'est bon, 500 mètre de
répit.
Amélie a toujours bien marché.
Quelques signes de jalousie par rapport au fait que je ne portais que
sa sœur à certains moment, mais son courage a toujours été
là pour l'aider à marcher.
La montée se fait par un sentier
aménagé : le chemin est viabilisé sur 2 mètres
de large, avec marches lorsque la pente est trop raide. C'est
étonnant, et on ne voit pas une telle qualité des
sentiers en France. Magnifique point du vue sur la plage que nous
devrons longer une heure plus tard.
La descente est plus sauvage. Pierre,
racines et terre s'imposent comme des obstacles qu'il faut éviter.
Avec des jambes d'adulte, ça passe sans problème. Pour
des enfants, c'est l'occasion de faire des bisous magiques sur
certaines égratignures et injurier la malheureuse racine qui a
volontairement fait un croche-patte à ma fille. Les larmes
laissent place ainsi au sourire et c'est reparti comme si de rien
n'était.
La plage est belle. Très belle.
Quelques voiliers ont jeté l'ancre dans la baie, afin de
profiter de ce coin de paradis. Eau transparente, turquoise. Le sable
blanc est étonnant sur cette plage. D'abord de gros grains (1
à 3 mm de diamètre) et leur taille diminue au fur et à
mesure de notre avancée. Arrivée au bout, un sable fin,
si fin que l'on pourrait j'en suis sûr faire du pain avec. De
l'eau et du sel ? Y'en a plein la mer.
Au bout de cette plage, dans la forêt,
quelques parcelles permettent d'y planter une tente. Ici, pas de
caravane, pas de voiture, pas d'engin motorisé. Pour y
accéder, deux solutions : par le chemin que nous avons
emprunté, ou par la mer. Plusieurs couples ont déjà
monté la tente et s'étonne de voir les filles ici. Nous
sommes contents qu'elles aient bien marché.
La tente monté, nous
pique-niquons sur la plage après un petit chiche-pas-chiche
qui a amené Perrine à se baigner dans l'eau qui était
relativement froide. Des kangourous sauvages viennent nous saluer.
Plus si sauvage que ça finalement, surement habitués à
venir manger les miettes laissées par les randonneurs.
La nuit sera pluvieuse. Notre tente
aura finalement assez bien résisté. L'eau présente
sur la partie intérieur de la toile n'étant résultante
que de notre respiration. Pas très aérée donc,
mais étanche. C'est mieux ainsi. Faudra juste moins respirer
les autres nuits.
Petit déjeuner sur la plage,
après avoir caressé un wallaby.
Le retour aurait pu se faire par le
même chemin pris dans l'autre sens. Nous avons préféré,
une fois revenu au bout de la plage, continuer le sentier initial
pour effectuer une boucle autour du mont Mayson en passant purement
par la plage de Hazards Beach. Au lieu de l'heure et demie de
l'aller, il nous faut compter 3h00. Nous aurons finalement marché
5 heures ce jour là. Les filles nous ont vraiment bien
impressionnées. Il aura certes fallut encourager Alix
régulièrement et surtout, vers la fin, encourager les
filles et nous motiver nous-même, car nous n'en voyons pas la
fin.
Arrivée à la voiture,
nous sommes fiers de nos filles. Et puis également très
contents de cette petite expédition, à l'aventure, au
milieu d'un paysage splendide.
Photos de la randonnée dans le parc de Freycinet. Attention, ça fait rêver...
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