La
Gazette de Bali est un journal édité à Bali en
français à destination des expatriés et
éventuellement des touristes français. J'y ai trouvé
un article qui m'a fait sourire. Parce que, sans avoir vécu
toute son histoire, c'est très proche du premier contact que
nous avions eu avec Bali à notre arrivée à Kuta.
Je me permets donc de le publier ici.
"Mau ke mana Mas ? (Où vas-tu ?)", me demande systématiquement
mes voisins.
En
maillot de bain et ma planche de surf sous le bras, la question peut
paraitre incongrue et la réponse évidente. Mais là
n'est pas le problème, la politesse indonésienne veut
qu'il faut toujours demander à quelqu'un où il va. Je
me dois donc de répondre avec un sourire : "Ke pantai (A
la plage)".
Mais
sur la plage de Kuta, il n'est pas question que de surf ou de
farniente. On peut manger, boire, faire des emplettes, se faire
masser, tatouer, manucurer, tresser les cheveux, etc. Et parfois tout
cela en même temps. La plage est un bon exemple de
l'interprétation balinaise de la loi de l'offre et de la
demande. Personne ne demande rien, mais on offre quand même.
D'ailleurs,
moins vous êtes bronzés, plus vous êtes sollicité.
En effet, grâce à quelques notions de dermatologie
acquise avec l'expérience, on a bien compris ici, qu'avant
d'être rouge puis marron, un Blanc n'est blanc que durant ses
premiers jours à Bali. Il est donc probable que venant
d'arriver, il ne possède pas encore sa sarbacane en bambou, sa
magic box à cigarette ou sa statuette de Garuda. Et surtout,
il n'aura aucune idée du prix que tout cela peut coûter.
Certains
poussent même l'analyse plus loin afin de répondre de
manière plus pertinente aux besoins des touristes. C'est ainsi
qu'au lendemain d'une soirée bien arrosée, je me suis
récemment vu proposer sur la plage, le plus sérieusement
du monde, de me faire prendre ma tension artérielle ! Comme on
dit, je devais en tenir une belle. Mais c'est bien là une
preuve de la modernisation de l'économie locale. Tout comme
l'ouverture prochaine de toilettes publiques, mais évidemment
payantes, faisant suite au subtil constat qu'un Australien après
sa cinquième bière a besoin de vidanger sa vessie de
façon exponentielle.
La
plage est à Kuta ce que les Champs-Elysées sont à
Paris. Un spectacle permanent, un lieu d'événements, de
concerts et de manifestations. J'y ai appris l'existence d'une
communauté Hare Krishna à Bali grâce à une
magnifique parade psycho-kitsch, avec banderoles, drapeaux et
danseuses qui font des tours sur elles-mêmes, le tout
accompagné d'une fanfare. C'est aussi le lieu social par
excellence, où se mélangent des gens de toutes les
origines, de tous les âges et de toutes les classes sociales.
Un des endroits où l'on a le plus l'occasion de rencontrer et
de converser avec les indonésiens. Passé 17h, quand les
rayons du Soleil se font moins forts, la plage se remplit de familles
venues pour le bain de mer, une balade ou encore jouer au ballon. Et
c'est à ce moment là, juste avant le coucher du Soleil,
que la plage devient un des rares coins de calme et de sérénité
à Kuta.
Par
Romain Forsans, paru dans le numéro de septembre 2008 de la
revue "La gazette de Bali".
Site de la Gazette de Bali
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