Ah, la Bolivie !
Elle nous rappelle un peu l'Inde par moment. Et sa première approche
fut tellement "typique". Marcher sur cette route avec comme
seul débouché le pays d'à côté, à 6h du matin sous les étoiles
et dans le froid, parmi toutes ces personnes encombrés de cartons et
autres bagages dans leurs écharpes multicolores sur le dos.
Vraiment, la Bolivie reste à part.
Après un trajet en bus de
5h30 en pleine nuit, de minuit et demi à 6h00 du mat', avec juste
deux places pour nous quatre dans un bus "Semi Cama", nous
voici arrivés à La Quiaca, la ville Argentine frontière avec la
Bolivie. Nous réveillons les filles et enfilons rapidement les pulls
et blousons, car les températures sont basses la nuit en altitude.
Nous suivons le flot de
passagers en direction de la frontière que nous ne pouvons passer en
transports : il nous faut marcher, passer le petit pont et reprendre
un bus (Bolivien cette fois-ci) pour la poursuite de notre périple.
Les filles râlent un peu, mais nous détournons leur attention sur
les belles étoiles que l'on voit si bien et l'aube qui pointe. Nous
empruntons donc la route qui ne débouche que sur le pays voisin.
Arrivés à proximité du petit pont, nous passons à droite du
bâtiment argentin. Là, seuls une dizaine de personnes attendent
qu'un guichet ouvre : mais où est passé tout le flot que nous avons
vu se diriger par là ? Il faut croire qu'ils n'ont pas besoin
d'autorisation ou de tampon pour passer de l'autre côté ! Mais
sommes nous simplement au bon endroit ? Nous demandons à une
personne dans la queue à quelle heure ouvre le guichet : à 7
heures... il est 7h15, tient justement la lumière vient de
s'allumer. Et toujours ces trentaines de personnes qui passent sans
attendre de tampon, c'est étonnant. Quand le guichet ouvre enfin et
que notre tour vient, le préposé n'appose qu'un seul tampon sur le
passeport de Cyril et nous rend la liasse... "Euh, il y en a 4
là !", "Ah, si !"
Bon, ça, c'est fait !
Nous sommes bien sortis d'Argentine avec un tampon par passeport.
Nous traversons le petit pont, même si tout le monde pourrait
traverser le ruisseau qui coule en dessus sans se mouiller les pieds.
Nous rentrons après dans un tout petit bureau, nous remplissons les
papiers officiels sur un caisson de métal : ma main et le stylo s'en
souviennent encore tant le froid fut intense ! Nous présentons nos
passeports et les documents à un guichet : pourvu que ce soit le bon
guichet, et pourvu qu'il nous appose le bon tampon, celui d'entrée.
Une petite demie-heure
après, nous sommes enfin dans les rues de Villazon, village chilien
de l'autre côté du petit pont. Nous avons gagné une heure, il est
ici 6h30. Nous marchons en direction de la gare, certains voyageurs
nous avaient en effet conseillé d'arriver à l'aube à Villazon pour
espérer avoir une place dans le train pour Tupiza qui part vers
15h... 4 jours par semaine. Nous passons au passage par le terminal
de bus. Les bus n'ont rien à voir avec ceux empruntés jusque là en
Amérique du sud... On dirait qu'ils ont 20 à 30 ans de plus ! Nous
poursuivons donc notre route. La seule banque indiqué sur le plan du
Lonely est fermé, il va falloir faire du change. Nous persistons
dans la direction de la gare, puis, fatigués, rebroussons chemin
pour prendre un bus de suite pour Tupiza : nous sommes trop fatigués,
et frigorifiés, pour attendre 8 heures un train et arriver de nuit
sur Tupiza, où nous n'avons, comme d'habitude, pas réserver
d'hébergement. Nous recroisons alors des touristes qui logeaient au
même hôtel que nous à Salta : eux aussi vont à Tupiza, nous
optons pour le même bus qu'eux. Je courre faire du change un peu
plus haut (à un taux épouvantable), et nous partons dans les 3
minutes qui suivent. Juste le temps de ne pas nous faire avoir et de
ne payer que 2 places (le mec a tenté, on sait jamais, ça marche
peut être avec d'autres touristes !), d'enfiler les sur-sacs autour
de nos sacs à dos, de vérifier que les sacs montent bien dans le
bus que nous prenons, de faire monter les filles, et hop... le sol se
dérobe sous mes pieds, le chauffeur fait marche arrière, Cyril
monte en route.
Ouf, nous y sommes ! Le
bus est poussiéreux comme jamais je n'ai connu. Les routes ne sont
pas asphaltées et la poussière émise par le passage du bus
s'infiltre intégralement dans l'habitacle. Les filles s'endorment
enfin dès notre installation, Alix ne prend même pas le temps
d'enlever le sac de ses épaules. Le trajet durera 3h20, avec des
arrêts dans des petits villages, et un arrêt pipi d'une vieille
dame qui fera dans le bas côté, l'intimité cachée par sa jupe et
ses jupons. Ah, oui, ici, beaucoup de vieilles dame portent la jupe
aux genoux avec de gros jupons volumineux (parfois même en polaire
avec un morceau de dentelle sur le bord, trop tendance !), le tout
avec des grosses chaussettes de laine jusqu'à mi-cuisses, des
sandalettes, un beau chapeau melon et une étole colorée sur les
épaules (parfois carrément une couverture polaire sur les épaules).
Bref, les tenus ici sont colorés !
En passant dans les
villages, nous apercevons quelquefois des pommes-de-terres ou des
mandarines qui sèchent sur les toits en tôle ondulée. Les maisons
sont de même type qu'à San Pedro, en blocs de terre rouge avec des
toits de paille ou de toile retenues par de grosses pierres. Nous
nous réchauffons peu à peu.
A l'arrivée sur Tupiza,
le chauffeur vérifie les tickets de bus en sortant : mais où les
avons nous mis ? Nous cherchons un peu, puis le chauffeur nous laisse
descendre. Nous récupérons nos sacs : ouf, ils sont toujours avec
nous ! Nous déballons les sur-sacs à l'abri, puis marchons vers
l'hôtel sélectionné dans le guide : celui de Tupiza Tour, ce sera
plus facile pour préparer notre expédition de 4 jours. Nous
négocions un peu le prix, nous ne voulons pas changer d'hôtel, nous
sommes trop fatigués pour chercher autre chose, tant pis ce sera
hôtel avec piscine et petit déj' en buffet, ça fait du bien de
temps à autres. C'est en convertissant en euros que l'on se rend
compte que ce n'est finalement pas cher, 12 € la nuit pour nous
quatre. Nous retrouvons un coût de la vie déjà rencontré à Bali.
Après notre installation,
nous arpentons les rues de la ville et découvrons avec
émerveillement le marché couvert dont nous parcourons toutes les
allées. Nous pourrons nous équiper en grosses chaussettes avant de
partir dans le Salar.
L'acclimatation est de
nouveau de rigueur, nous sommes ici à 3000 mètres d'altitude, la
sieste s'impose.
Nos premiers jours en
Bolivie seront pépères tranquilles, nous prenons des forces pour la
suite.
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