Derrière
ce titre rappelant l'un de nos premiers articles publiés sur
ce site l'année dernière , nous souhaitons apporter
quelques éléments de réponses aux nombreuses
questions que nous recevons sur la gestion des enfants durant ce
voyage autour du monde.
Lors de la préparation
de notre voyage nous avons d'emblée aménagé
l'itinéraire (choix des pays et temps passé) en
fonction des besoins des enfants. Perrine étant puéricultrice,
elle connait bien les rythmes à respecter et c'est ainsi que
nous avons commencé notre périple par un mois entier à
Pékin. Tout le monde se demandait bien pourquoi nous y
restions aussi longtemps, qu'en une semaine se serait bouclé.
Certes, une semaine pour un couple baroudeur qui ne fait que ça
de la journée, ça peut passer... en terme de visite.
Par contre, il n'y a pas d'immersion possible à mon sens en si
peu de temps. Les enfants ont besoin de repos. Alix fait
régulièrement la sieste, elle faisait encore 3 heures
de sieste quotidienne avant notre départ.
Les enfants ont grandement
besoin de repères. Les repères ont déjà
un peu explosé avant le départ, avec le déménagement,
le logement temporaire chez les grand-parents, et le fait de confier
les plantes et surtout leur lapin à des amis. Tout cela n'est
pas facile à vivre pour un jeune enfant. Le fait de rester
dans un appartement "à nous" pour le mois à
Pékin a permis de remettre des repères : couchées
à 20h, rituel matinal, etc. Nous restons bien sûr leurs
principaux repères avec le doudou d'Alix. Notre année
avec elles est aussi envisagée comme un temps privilégier
pour les voir grandir et prendre le temps avec elles. Nous sommes de
grands joueurs, et apprécions particulièrement les
parties de jeux de société tels que le jeu des 7
familles, le Uno, le Puissance 4, le Qui est-ce (versions de poche
évidemment ;-) que nous avons emportés avec nous.
Alix et Amélie ont
un sac à dos chacune (18 L pour Amélie et 10 L
pour Alix) dans lequel elles ont choisi les jouets qu'elles allaient
embarquer pour le voyage. Le critère était que cela
tienne dans le sac. Après on les a un peu guider en prenant de
petits objets, permettant de diversifier le jeu. Elles ont
régulièrement de nouveaux cahiers de coloriage, c'est
cependant le drame si on souhaite se séparer de ceux terminés.
Nous en renvoyons quelques-uns de temps en temps en même temps
que d'autres objets, tels que les DVD contenant nos photos que nous
faisons régulièrement graver.
Il est cependant curieux
de voir qu'elles s'amusent tout aussi bien avec les moyens du bord :
ici à Bali, elles sont aux anges avec les nombreuses fleurs
qu'elles peuvent ramasser dehors, les feuilles et les brindilles sont
également de la partie. Les playmobiles ont quant à eux
rarement été sortis de leur trousse...
Leur faible écart
d'âge (20 mois) en font des complices de jeux. Elles font un
peu bloc sur les aires de jeux, et partagent rarement leurs jeux avec
d'autres. Elles sont très autonomes et nous laissent
facilement rédiger nos mails et articles. En ce qui concerne
l'école, elles ont fait leur rentrée de septembre dans
leur école habituelle, malgré le déménagement
et le départ. Cela faisait partie des repères que nous
pouvions maintenir, et cela nous a permis de poursuivre nos
préparatifs (visas, etc) tranquillement. Nous maintenons des
liens forts avec l'école et les copines d'Amélie par
courriers électroniques. Elles sont contentes de savoir qu'en
France, leurs copines penses encore à elles malgré
l'éloignement physique. Amélie a même sa propre
adresse mail. Les filles ne vont pas à l'école sur
place, mais des plages horaires de "devoirs", style cahier
de vacances, sont aménagés. Amélie est très
intéressée par l'anglais et nous demande souvent
comment dire telle ou telle phrase en anglais. Son grand plaisir est
de commander les boissons au restaurant :
"Coude oui ave water
plize ?"
"Yes. A large or a
small bottle ?"
"Heu... papa,
qu'est-ce qu'il dit le monsieur ?"
Les filles nous suivent
bien, cependant il est nécessaire de s'adapter à leur
rythme. Certains jours sont consacrés à ce qu'elles
jouent avec leurs jouets, prennent du temps pour elles. Dans nos
sorties également, nous faisons essentiellement des choses qui
peuvent les intéresser et tentons à chaque fois de les
émerveiller. "Qui a trouvé le serpent caché
dans ce tableau?" ou bien "Qui veut visiter un château
de princesse ?" (oui, les filles sont dans leur période
"princesses" !), permettent de les rendre actrices des
visites. Quelques fois elles rechignent à sortir pour visiter,
préférant rester jouer. Mais une fois en route, elles
sont contentes. Nous essayons de leur montrer que la visite leur est
destinée : "C'est pour vous faire plaisir que nous allons
voir des singes !". Bon, c'est vrai que ça ne marche pas
à tous les coups, mais elles sont plutôt coopératives.
La réflexion que nous avons eu sur l'achat d'un appareil photo
pour Amélie, est partie de l'observation qu'elle passait plus
de temps à regarder les monuments (et était moins
lassée) avec un appareil dans les mains. C'est aussi une forme
de valorisation de ses capacités.
Nous n'avons pas renoncé
aux visites, elles leur sont simplement présentées
différemment. Le musée de peinture balinaise et le
musée d'Histoire de Hong-Kong ont fait parti de notre voyage.
Nos plans non plus n'ont pour le moment pas changé, si ce
n'est que la visite de l'île de Bali se fait finalement en
itinérant, alors que nous pensions être plus statiques.
Certains se demandent
comment réagissent nos enfants face à certains aspect
de notre voyage telle que la misère de l'Inde. Il est drôle
de voir les défenses inconscientes que met en place un enfant
pour se construire une image positive du moment vécu. En gros,
l'Inde restera un pays pauvre, soit, mais aussi le pays
extraordinaire où l'on peut voir des chameaux, des éléphants,
et des chevaux sur les routes, où les vaches mangent nos peaux
de bananes dans la rue et où l'on peut manger avec les doigts
! L'Inde restera aussi un pays sale, le lavage des mains était
devenu un peu une paranoïa chez nous, nous soufflons depuis
notre départ d'Inde. Il est vrai qu'Amélie pose plus de
questions que sa sœur sur les conditions de vie des populations
locales, nous y répondons simplement, mais prenons toujours le
temps d'y répondre.
Chaque enfant est
différent, et ses besoins varient en fonction de son âge
et de sa personnalité. Nous essayons d'être à
l'écoute de leurs besoins pour que l'aventure, que nous vivons
ensembles, soit des meilleurs pour tous.
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