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La Tasmanie sous tente

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Écrit par Cyril   
27-01-2009
 

Faire le tour du monde, avec pour uniques contraintes de temps celles des billets d'avion qui sont réservés à des dates fixes (mais éventuellement modifiables si besoin), c'est déjà un peu partir à l'aventure. Mais en tant que parents responsables, nous sommes jusqu'à présent restés dans une vie un peu conventionnelle, pas tellement aventuriers à mon goût en terme d'hébergement mais cela nous convenait. Appartement à Pékin, guest house en Inde et à Hong-Kong, hôtels à Bali et Melbourne. Ici en Tasmanie, nous vivons quelque chose de vraiment différent.

L'ensemble des pays d'Asie que nous avons visités étaient relativement bon marché en terme d'hébergement (excepté Hong-Kong). Arrivant en Australie pour un bon mois et demi, il nous fallait trouver un moyen de ne pas dilapider toutes nos économies. Le camping en est un, quoi qu'en France un petit carré de pelouse roussie de 9m2 coûte souvent presque aussi cher qu'une chambre d'hôtel (si, si. Compter l'emplacement, le couple, les enfants, les douches payantes dans certains cas, la voiture, etc.).

Le temps étant assez clément en cet été austral, nous avons décidé à Melbourne d'acheter une petite tente, histoire de faire de temps en temps un peu de camping, pour le fun et le porte monnaie. Nous avons trouver une rue qui ferait rêver les campeurs dans l'âme tel que nous sommes. Imaginez, une rue avec des petites enseignes tel le vieux campeurs à Paris, mais uniquement spécialisées dans le camping ! Votre rêve s'exausse à Melbourne où nous prenons plaisir à voir de nouveaux produits ingénieusement conçus pour le campeurs. On aurait bien acheté un tas de matériel plus ou moins réellement utile. Car le principe du camping, du moins à son concept originel, est de pouvoir avoir un hébergement et se préparer des repas avec peu de moyens matériels.

En France, nous avons déjà pas mal de matériel. Une tente six place (en 2 pièces + avancée permettant de manger confortablement, sur une table que nous n'avons pas...), des sièges bas, un réchaud, de la vaisselle, matelas/duvets, etc. Pas fioritures, juste l'essentiel. Enfin, ça nous rempli tout de même le scénic quand nous partions en vacances. Du matériel acquis au fur et à mesure de nos expériences de campeur.

Tout un matériel que nous n'avons pas à notre disposition ici en Australie. Mais le camping sera pour nous à priori épisodique... (enfin..., c'est ce que l'on s'est dit en achetant la tente). Nous avons donc choisi une tente dont le critère financier était le plus important, c'est à dire la moins chère. Une tente toute simple, sans double toit, plus étroite que longue (oui, un rectangle donc..), une tente qui, quand nous sommes passé en caisse, l'hôtesse de caisse nous informe qu'elle n'est pas vraiment étanche et qu'il ne faut pas camper sous la pluie ni par temps autre que super beau.

- Oui, oui, pas de problème, c'est pour les enfants, à mettre au fond du jardin pour leurs poupées...

Autre chose ? Ben on a pas grand chose d'autre pour faire du camping. Si, j'ai mon couteau suisse. Et trois fourchettes récupérées dans l'avion. A chouette... Mais c'est pas ça qui va nous faire dormir confortablement, ni nous faire cuire de la viande ou chauffer une soupe. Bon, on verra bien sur place, ok ?

Nous partons ainsi pour Hobart où nous voyons nos plans se modifier par rapport à notre trip vélo qui se fera finalement en voiture. Nous ne sommes finalement pas déçus voyant les dénivellations sur les routes. Et puis la voiture devient finalement un peu notre chez-nous.

Des camping, il n'y en a pas une quantité énorme en Tasmanie, mais on en trouve tout de même. Un ou deux dans certaines villes. Rien à voir avec les 70 campings présents à Argelès sur mer par exemple.

Mais ils sont légèrement différents par rapport à ce que nous avons pratiqués en France (c'est à dire un bon paquet). Tout d'abord, les emplacements sont généralement plus grand, ce qui a pour effet de rendre notre tente plus ridiculement petite qu'elle ne l'est en réalité. Quoi qu'en fait, à y réfléchir, elle est p'être pas si peu ridicule que ça... (double négation...). Et puis il y a systématiquement une pièce (couverte ou non) équivalent à une cuisine mise à disposition des campeurs (Camp Kitchen). C'est super pratique pour nous, car notre tente étant toute petite, elle ne nous permet que de dormir. Ensuite, n'ayant aucun mobilier ou matériel pour cuisiner (à part 2 tassez métalliques et quelques couverts en plastiques achetés dans un supermarché après notre première nuit en camping), nous ne pouvons donc clairement pas profiter pleinement du reste du terrain. Nous squattons donc souvent cette pièce, pour les repas, et un peu après. Il y a souvent un frigo, une bouilloire, un grille-pain, un évier avec eau chaude (pour la vaisselle), des tables et chaises. Le dernier en date, à Bicheno, était vraiment chouette : canapés, tout le nécessaire de cuisine (poele, assiettes, verres, télé, etc.) un véritable bonheur. Nous devions y rester une nuit, nous y serons restés 3. Et le temps passé dans le camping aura été à 100 % dans cette pièce en milieu diurne. C'est comme si nous avions loué un mobile home tout équipé. Bon, on y a rencontré deux bretonnes super sympa, c'est surement ce qui nous y a fait rester plus de temps que prévu. Parler un peu français, et écouter Benabar, ça nous a fait du bien.

Et puis en dehors de ces campings, en Tasmanie, il est possible de camper dans des zones dédiées dans certains parcs nationaux, une sorte de camping sauvage sans commodité (sauf toilettes sèches), mais officiellement autorisé, et donc gratuit. L'accès y est autorisé après avoir acquis une carte valable 2 mois permettant de visiter les pacs nationaux.

Au delà de l'aspect financier, camper dans la forêt ou au bord de la mer, dans un milieu sauvage, nous donne un sentiment de liberté, tel un adolescent souhaitant fuguer et imaginant dormir sous un pont, juste pour voir ce que cela fait de dormir différemment, nous, nous avons pu ressentir ce bonheur qui touche au plus profond du coeur. Nous avons trop l'habitude de coller à des règles, ne pas arrêter sa voiture sur un trottoir, ne pas dormir n'importe où, ne pas pisser (dsl) contre un mur, ne pas faire ci, ne pas faire ça. Ici, je ressens profondément ce petit adolescent encore enfoui en moi avec son envie de fuguer qui peut enfin subvenir à ce rêve de faire ce que bon lui semble. Bon, nous sommes deux (enfin 4, mais 2 à décider ;-), mais je pense que nous sommes dans le même trip Perrine et moi. Enfin j'espère ;-) Et pouvoir se dire, que finalement la plage que nous fréquentons est belle et que nous souhaitons y dormir à proximité plutôt que d'aller comme prévu initialement dans un camping de la prochaine ville étape, c'est vraiment le pied.

C'est aussi une confirmation d'un sentiment que j'évoquais dans l'article de bilan des 100 premiers jours. Nous disposons d'un moyen de transport qui nous permet de décider comme nous l'entendons des destinations, du temps passé à tel ou tel endroit, de la manière dont on se déplace, de s'arrêter prendre une photo, faire demi tour pour profiter d'un site qui nous a taper à l'oeil. Bref, le road trip que nous effectuons ici en Tasmanie est bien différent de ce que nous avons vécu jusqu'à présent. Pas que nous regrettons ce que nous avons fait, loin de là, mais cette diversité dans ce voyage est vraiment géniale.

Faire du camping sauvage n'enlève cependant pas certaines responsabilités (tel que pourrait le faire comprendre l'une des phrase ci-dessus) et il convient de laisser le site propre après notre départ. C'est globalement le cas des voyageurs parcourant la Tasmanie, mais ça n'est pas systématique, dommage. Il est cependant à déplorer l'absence systématique de poubelles. Souhaitant responsabiliser au maximum les campeurs en leur demandant d'emmener leurs déchets avec eux, il devient dans certains cas assez énervant de ne pas avoir une poubelle à porter de main. En pleine forêt, ok, mais quand c'est en centre ville dans un parc avec table de piquenique, ça en devient moins compréhensible.

Ces zones de camping sont généralement équipées de toilettes sèches uniquement. Pas de douche donc. Nous avons cependant trouver une douche chaude dans un bloc sanitaire sur le port de St Hélène, nous permettant de dormir plusieurs nuits d'affilé dans ce genre de campings sauvages.

Vous avez une tente. Ok, mais sur quoi et dans quoi dormez-vous ?

Heu, ben on dort... dans la tente, ça suffit pas ? Alors, en fait, nous utilisons (enfin) les duvets que je transportais depuis le début dans mon sac à dos. 4 duvets de même taille, ultra léger (600g) et très compact, mais donc utilisable qu'en climat modéré. Confortables à 15°C, limite à partir de 11°C selon les indications. La première nuits sur sols terreux, nous a fait sentir le besoin d'acheter des matelas. Avec la voiture, on peu se permettre de transporter du matériel, quitte à le laisser sur place lorsque nous changerons de pays. Mais des magasins de camping, il n'y en a vraiment pas beaucoup en Tasmanie, une fois partis de Hobart. Ne trouvant rien, nous avons finis par prendre des cartons dans un magasin alimentaire que nous disposons sous nos duvets.

Je vous vois devant votre écran, vous demandant dans quelle galère nous nous sommes embarqués, à récupérer du cartons pour y dormir dessus. Oui, même les sans-abris à Paris avec leur tente 2 secondes sont mieux équipés que nous (double toit). Mais franchement, ce côté faire avec les moyens du bord, et cette liberté, c'est un pur bonheur. Je l'ai déjà dit ? C'est que ça doit être vrai alors !

Une nuit nous avons eu froid. Même en groupant nos duvets 2 à deux tels qu'ils sont conçu pour, nous n'avons pas réussi à nous réchauffer suffisamment pour passer une bonne nuit. Nous utilisons donc depuis une couverture de survie que nous disposons sous des cartons, directement sur le sol de la tente afin de nous isoler thermiquement du sol. La chaleur de nos corps, au lieu de se dissiper dans les profondeur de la terre jusqu'à chauffer vos petits petons, est alors ré-émise vers nous et dans la tente. Je ne sais pas si ce sont les chaussettes ou ce film métallisé qui est le plus efficace, mais nous n'avons plus eu froid depuis. Bon, je crois que le temps c'est également réchauffé depuis ;-)

L'autre élément qui nous rend la vie de campeur sauvage un peu moins archaïque que cela ne le laisse voir, c'est la mise à disposition dans toute les villes et certaines aires de piquenique, d'un barbecue. C'est comme ça qu'il appelle ça, mais en réalité, il s'agit d'une plaque chauffante (carré de 50 cm de coté), électrique ou à gaz, permettant de faire griller viande, pain, chauffer de l'eau pour des soupes ou un thé. Bref, faire un repas différent du simple sandwich froid.

Là encore, s'arrêter sur une aire, y faire griller un bon gros steak acheté le matin et y préparer ainsi le déjeuner, un pur régal. Cet article traite essentiellement de l'aspect caming, pas réellement de paysage, mais il va sans dire (ce sera détaillé dans d'autres article, "no worries" comme ils disent ici) que le camping ou le barbecue se fait devant une plage à l'eau turquoise, ou dans une forêt luxuriante au milieu des kangourous.

Bon, ok, j'arrête.

Désolé.

Mais je vous promets, la liberté dans sa composante primitive, c'est quelque chose que nous ne connaissons pas dans notre train train quotidien en France. Ici, c'est ce que nous vivons au quotidien.

Surement dû au fait qu'étant à l'autre bout de la Terre et les pieds en l'air donc, le monde est à l'envers.

 Depuis notre première nuit en tente, il y a de cela 15 jours, nous ne dormons que sous la tente...

Et je crois que c'est pas près de changer d'ici la fin de notre séjour Tasmanien.

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Commentaires utilisateurs (3) Fil RSS des commentaires
Posté par corinne lefevre, le 27-01-2009 10:56, , Invité
1. merci
recue votre carte de Tasmanie ce matin. Quel bonheur de retrouver la joie de vous lire comme une enfant à qui on amène un cadeau.Vous suivre me fait un bien fou, et je m'ennuie presque lorsque vous n'avez pas le temps de nous faire signe.A plus. Bisous aux filles. Corinne
 

Posté par michele record, le 27-01-2009 15:50, , Invité
2. carte tasmanie
hello, nous venons de recevoir la carte de Tasmanie, cela donne envie, les paysages sont magnifiques, merci. 
bises à tous les 4. Bonne continuation 
Michele
 

Posté par laure chavan, le 03-05-2016 13:50, , Invité
3. Tres bon article
Tres bon article
 

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