L'expérience difficile
vécue à Delhi ne nous motive guère à
sortir pour nous exposer au monde extérieur. Mais il faut se
motiver et ayant un mois à passer en Inde, il va bien falloir
s'habituer à ce pays.
En cinq jours, nous ne serons sortis
que deux fois de la guest house. La première fût une
balade dans les environs à la découverte des rues.
Comme à Delhi, beaucoup de petites boutiques sont l'une à
côté de l'autre. Boutique de textile, de papeterie, de
nourriture, de tissu, de quincaillerie, etc. Devant chacune d'entre
elles, l'égout qui passe. Quelque fois il y a une sorte
d'estrade pour l'enjamber. De part et d'autre, un tas de détritus,
du sable, de la poussière, une personne en train d'uriner sur
un mur, une vache allongée sur son flanc, un enfant faisant la
quête. Bref, ça grouille sur le "trottoir".
Les rues, elles, ne changement pas : toujours autant de rickshaws,
vélos, voitures, chameaux/chevaux trainant une charrue, et
quelques piétons d'en un élan transversal, le tout
accompagné du doux son des klaxons continuellement actifs.
Alix ne foulera pas le sol, elle
restera sur mes épaules et je pense que ce sera la solution
que nous retiendrons pour l'ensemble de notre séjour en Inde.
N'ayant qu'un paire d'épaules, Amélie marchera avec
comme musique de fond, la voix de ses parents lui indiquant de faire
attention où elle marche.
Curieusement, nous ne nous faisons pas
accoster par les Indiens. Certes les regards se tournent vers nous,
mais c'est très supportable. Dans cette rue commerçante
mais peu touristique, les vendeurs ne tentent pas de nous alpaguer.
Malgré ce constat, la vision de cette vie poussiéreuse
et misérable m'est très difficile à accepter.
La seconde sortie sera dans un quartier
plus éloigné de notre guest house et le trajet se fera
d'ailleurs en rickshaw. Nous sommes invités à prendre
le rickshaw qui conduit la belle fille de notre hôte à
son lieu de travail et sommes ainsi déposés devant un
marché. Ici, les marchants sautent sur l'occasion et tentent
de nous vendre mille merveilles. Des enfants viennent mendier et
n'ont cure de nos réponses négatives. Je retrouve la
sensation ressentie à Delhi lors de ma première sortie,
celle d'être loin de son lit douillet et dans un milieu
psychologiquement agressif. La marche se prolongera jusqu'à la
vieille ville. Toujours des rues très commerçantes, un
monde, piéton ou motorisé, très important. Nous
ressortons après une bonne marche à travers ces ruelles
improbables et décidons de rentrer. Commence alors la
recherche d'un rickshaw. Pour en trouver, rien de plus simple, il
suffit de marcher sur le trottoir et de tourner la tête vers la
rue. Toutes les 3,5 secondes, un rickshaw libre passe en nous
klaxonnant. Au lieu de dire non comme nous en avions l'habitude
jusqu'à présent, puisque en cours de balade piétonne,
il suffit de dire ce coup-ci, "oui". Cependant, ce n'est
pas pour autant que ce sera le bon. Il faut tout d'abord qu'il sache
lire la carte de visite de la guest house sur laquelle est indiquée
l'adresse. Puis vient ensuite la négociation du tarif.
Sur ce dernier point, nous nous étions
renseigné sur le montant maximal acceptable qui nous a été
conseillé par la guest house. En l'occurrence, il ne fallait
pas dépasser les 50 roupies. Le tarifs qui nous est demandé
par les rickshaw est de 100 roupies. Mon prix de départ est
donc de 40 roupies. La négociation s'arrête souvent de
leur côté à 70 roupies et moi... à un
refus qui nous permet de continuer tranquillement notre chemin, à
pied. Lorsque l'on converti en euros, cela fait certes un prix tout à
fait négligeable, surtout si l'on compare aux tarifs pratiqués
par nos taxis français. Mais nous sommes en Inde, avec un
niveau de vie qui est ce qu'il est et il ne s'agit pas de payer 3
fois le prix habituel sous prétexte que nous sommes des
touristes.
Et même si à cette heure
nous sommes sous un soleil de plomb, que nous avons faim et soif, je
préfère marcher que de me faire avoir. Je commence
d'ailleurs à me rendre compte du tarif exorbitant que j'ai eu
lors de mon trajet à Delhi, 400 roupie de mémoire, pour
un trajet quelque 2 fois plus long seulement que celui que nous
tentons de négocier à 50 roupie ici.
D'ailleurs, ce n'est pas parce que l'on
a décliné l'offre et que nous continuons notre chemin,
que la négociation est pour autant terminée. Vous
pouvez être surs que 10 ou 20 mètres plus loin, le
rickshaw revient à la charge avec un tarif plus en notre
faveur. Il faut attendre 30 mètres pour que le tarif souhaité
soit enfin proposé. Comme quoi, ils y trouvent leur compte.
Dans cet environnement, retrouver sa
chambre et ses affaires procure un bien fou ! Et fait redouter la
prochaine sortie.
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